Dans quel contexte est née Bâti-Premières ?
Parmi les premières en France, elle a été créée pour accueillir les activités dont les risques ne pouvaient pas être couverts par la coopérative généraliste, notamment en raison de la garantie décennale. Son démarrage progressif connaît un ralentissement en 2009. A cette époque, crise économique oblige, beaucoup de porteurs de projets souhaitaient créer leur activité à défaut de trouver un emploi salarié. Mais, le statut d’auto-entrepreneur était lancé à la même période, et beaucoup se sont tournés vers ce statut facilitant la création juridique d’une activité.
Le profil des porteurs de projets a-t-il évolué ?
Oui, depuis la reprise de 2015, les porteurs de projets ont la volonté d’intégrer la coopérative dans l’optique de tester un projet et de s’enrichir du cadre collectif qu’offre Bâti-Premières. Ils ont souvent fait le tour du salariat classique, mûri leur idée. Ils recherchent un accompagnement pour ne pas être seuls dans cette aventure. Nous leur apportons un appui et une vigilance technique, un suivi administratif et comptable, un environnement collectif qui borde les risques pris individuellement.
Comment se porte Bâti-Premières aujourd’hui ?
Elle se porte bien. Depuis 2016, le chiffre d’affaires annuel des entrepreneurs accompagnés est en forte progression. Ainsi, quand un entrepreneur dégageait en moyenne 21 000 euros de chiffre d’affaires en 2015, il réalise 31 000 euros en 2017 (+40%). Le nombre d’entrepreneurs salariés est stable. Actuellement, nous accompagnons 27 personnes (dont 4 sont associés). Les entrées compensent les sorties et l’évolution du CA est répartie de façon homogène. Ces résultats montrent que ce sont des activités économiques qui fonctionnent, loin de l’image de l’économie de la réparation que l’on attribue, et à tort, aux coopératives d’activités et d’emploi.
Quelles sont vos projets ?
Continuer à accueillir de nouveaux porteurs de projets et accompagner le fort développement des activités des entrepreneurs. Cette progression contribue aussi à consolider le modèle économique de la structure. L’objectif est d’en accompagner une quarantaine en permanence. . Notre effectif va bientôt s’enrichir. Nous embauchons un chargé d’accompagnement technique pour renforcer notre soutien auprès des entrepreneurs. Nous souhaitons développer les réponses collectives à des chantiers, inciter nos entrepreneurs à porter notre dynamique dans les réseaux comme Echobat, un réseau d’affaires d’entreprises du bâtiment. Nous aimerions aussi que nos entrepreneurs portent notre voix au sein de Coopérer pour Entreprendre, notre réseau national.
Rédaction : Marie-Laure Charles - La Rédak - 06 86 58 41 70