« Je ne fais que des choses qui me passionnent, je gère mon emploi du temps comme je l’entends, j’ai une meilleure qualité de vie, je suis plus investi sur mon territoire de vie et j’ai la liberté d’apporter ma contribution plus loin », explique celui qui était à l’étroit dans le périmètre de son établissement scolaire.
Sa vie d’aujourd’hui, Gwenaël l’a imaginée il y a dix ans. « J’animais des formations internes, j’accompagnais des équipes et j’ai eu le besoin de travailler la qualité relationnelle avec elles. Ma formation en communication non violente a changé mon paradigme professionnel. Je crois que ça a été le premier tournant. Le second a été de trouver comment travailler ensemble autrement, avec des approches participatives et d’intelligence collective ». En parallèle, il instaure une démarche réflexive avec ses équipes sous forme d’analyse de pratiques professionnelles. En une dizaine d’années, le directeur de collège et lycée avait « fait le tour de ce qui m’animait. Il n’y avait pas d’opportunité qui me correspondaient dans l’Éducation nationale, j’ai commencé à imaginer ma propre entité ».
On est en 2019, Gwénaël peut bénéficier d’une rupture conventionnelle avec une indemnité pour l’aider à sauter le pas. Confinement et crise sanitaire vont décaler son projet à 2021. Ne pouvant être accompagné dans sa démarche car non demandeur d’emploi, il cherche une autre solution. « Il y avait des points importants pour moi : je souhaitais m’inscrire dans un collectif et conserver les valeurs et intentions que j’avais cultivées dans l’Éducation Nationale et, en rencontrant Avant-Premières, j’ai compris qu’il était possible de monter une entreprise avec cette logique-là ».
Changement de culture, Gwenaël prend la mesure du mot « entrepreneuriat ». « La liberté d’inventer, de chercher, de créer des rencontres et voir si ça marche. J’ai découvert que j’aimais pitcher sans le savoir, c’est même devenu un plaisir ». Cette nouvelle vie professionnelle a aussi bousculé son rapport à l’argent. « J’ai travaillé sur mes croyances et mes peurs en matière de sécurité financière et matérielle. C’était le dernier maillon. Il faut savoir regarder la valeur de ce que l’on propose, de ce que l’on crée, la manière de l’incarner : qui j’ai envie d’aider et en quoi je l’aide ? L’abondance financière est tout à fait compatible avec les valeurs de l’ESS ». Son parcours d’un peu plus d’un an dans la CAE est « hyper positif », même s’il n’a pas encore le même niveau de rémunération. « J’apprends à expérimenter, à me planter. Si ça fonctionne, je valide. Si ça ne fonctionne pas, je teste autre chose. C’est gratifiant et cela impacte ma qualité de vie et ma capacité à être pleinement contributeur aux évolutions actuelles. L’élan est là et c’est porteur ».
Gwénaël Allaire
Treize 38 – Développeur d’humanité
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Rédaction : Katell Communication – Marie-Laure Charles – 06 86 58 41 70
