Son processus de reconversion a commencé avec l’achat d’une maison dans les Côtes-d’Armor. Prévue pour être secondaire, elle est devenue, plus vite que prévu, principale. « J’ai réfléchi à une activité que je pourrais exercer en local ». Un documentaire sur des paysagistes sera le déclic. « Cette orientation était une question que je m’étais déjà posée à la sortie des Beaux-Arts », raconte celui qui a assuré la scénographie et la communication pour un éditeur de mobilier design parisien pendant sept ans. Il repart en BTS pour « mettre sa créativité, son temps et son énergie au service de projets pérennes, à la différence du caractère éphémère de la scénographie événementielle ». En parallèle de sa formation, Jonathan travaille pour Hermès à la mise en place des vitrines, en micro-entreprise.
Son projet, à l’issue du BTS, est de concevoir et dessiner des jardins, faire de l’entretien en services à la personne tout en gardant son activité de merchandising. « Trois activités différentes qui supposaient trois entreprises distinctes et donc des conséquences importantes en gestion. J’ai été orienté vers la CAE. J’ai été agréablement surpris par leur absence de jugement sur les activités, c’est beau à voir. La coopération et la mutualisation m’ont d’emblée intéressé ». Ses activités sont hébergées dans des coopératives différentes : Coop Chez Vous pour l’entretien de jardins en services à la personne, Ameizing pour la conception de jardins et le merchandising et Avant-Premières pour les prestations de jardins hors services à la personne. « Chaque activité est bien cadrée, je suis serein. Notamment pour le bureau d’études qui dispose de la garantie décennale ».
Il le reconnaît, sans les coopératives d’activités, la lourdeur administrative aurait été un frein à ce nouveau projet. Aujourd’hui, son statut lui offre un bel atout : « Je puise de l’inspiration dans des milieux différents, cela me permet de garder un œil frais. Le côté créatif chez Hermès, les passages à Paris suscitent une créativité que je mets à profit dans les autres activités ». Devenir chef d’entreprise tout en gardant les avantages du salariat, l’argument a su apaiser « les inquiétudes » de l’environnement familial. « Je privilégie le bonheur, l’accomplissement personnel avec un travail plaisant. Il me faut du sens et du plaisir. L’entrepreneuriat en CAE permet ça ».
Jonathan Chambon
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